la Chrysalide, Strasbourg
Tony Hiribarren, Georges Beligne et Guillaume Chartagnat
Insa Strasbourg
Notre site d'intervention se trouve en bordure du parc de l'Orangerie de
Strasbourg. Il est situé non loin du centre ville et du quartier européen. Ce parc
insolite accueille un petit zoo, un pavillon d'exposition et d'autres bâtiments de loisir.
L'entrée Nord-est du parc donne aujourd'hui accès aux espaces les plus végétalisés
du parc. Nous souhaitons nous intégrer à ce paysage végétal.
Le site et son relief forment un cocon sur le bâtiment. Celui-ci se glisse dans le relief, dans le lit d'un ruisseau, et se laisse découvrir sous les nombreuses perspectives qu'ouvre ce bâtiment.
Le site et son relief forment un cocon sur le bâtiment
Tout autour du bâtiment, une longue spirale organique symbolise la liberté de pensée, la liberté de la poésie. Ces formes organiques se fondent aux végétaux du site. Cette spirale est à la fois sculpture, structure et architecture, elle porte le corps central du bâtiment : une chrysalide, l'espace d'échange entre les artistes et leur public.
Le bâtiment est segmenté en trois parties :
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Dans la plus grande se trouve l’espace culturel : cafétéria, salle de spectacle, bibliothèque s'ouvrent ponctuellement sur des espaces de détente lovés entre la spirale et le corps du bâtiment. On y trouve des terrasses, espaces de lecture, lieux surprenant entre dedans et dehors.
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Ensuite, nous trouvons au centre du projet les maisons des poètes. Leurs accès s’effectuent par des plateformes. Les petits blocs cubiques sont placés autour d’un espace central convivial.
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Enfin, à l’extrémité deux logements de fonction viennent terminer le bâtiment.
La réalisation pratique de cet objet imaginaire est délicate.
La réalisation pratique de cet objet imaginaire est délicate. En plus de son rôle de limite spatiale et de son caractère esthétique particulier, la spirale extérieure est porteuse de l'ensemble du bâtiment. Les corps des bâtiments intérieurs, l'espace culturel comme les logements, sont suspendus aux spires par des câbles. Sous la charge, les spires ploient comme des arcs outrepassés. Ce mouvement est repris par des tirants, de simples poutres bi-rotulées se déploient en partie basse des corps de bâtiment. Elles permettent ainsi l'extension du plancher vers des terrasses.
Le corps de bâtiment principal est long de soixante mètres, constitué de 11 cadres métalliques, poutres de rive, toiture et plancher sec acier-béton participent à la rigidité de cette partie du bâtiment.
Ce projet donne à lire un surprenant travail d'intégration d'un bâtiment en acier dans un cadre végétal et naturel de grande valeur.
Dans la pratique, les spires peuvent être approchées par des tubes, courbes ou non, découpées en usines, assemblés par soudure en tronçons aisément transportables. Ces tronçons sont alors soudés pour constituer la spire finale.
Ce projet donne à lire un surprenant travail d'intégration d'un bâtiment en acier dans un cadre végétal et naturel de grande valeur.
Notre volonté était de mettre en oeuvre ce matériau à la réputation brute et
sévère qu’est le métal dans un site assez naturel d’une manière peu classique, et
montrer qu’il est possible de construire avec ce matériau d’une manière plus douce,
et intégrée dans l’environnement.
Ci-dessus, une modélisation plane proche du système structurel tridimentionnel que nous proposons. Elle permet d'obtenir la déformée du système composé du cadre suspendu dans une spire (ici assimilée à une arche). La déformée est ici grossie 150 fois pour un cas de charge courant à l'ELS.
La contrainte normale maximale dans les sections est relativement importantes dans les partes très courbes de la spire. Sans les poutres birotulés présentes en partie basse du cadre, l'effort de flexion serait très important, il prend dans le présent système des valeurs acceptables pour des tubes creux de diamètre normalisé 273 mm et d'épaisseur 6,3 mm.
Tony Hiribarren : 0616355858