Le Zénith de Saint-Etienne
Premier de la région Rhône-Alpes, le Zénith de Saint-Etienne est implanté au nord de la ville, sur le site du parc de loisirs de la Plaine Achille.
Cet édifice phare est le seizième Zénith de France bâti, après ceux déjà réalisés à Montpellier, Pau, Toulon, Nancy, Orléans, Toulouse, Rouen, Nantes, Limoges, Srasbourg, etc. : deux autres Zénith étant en cours de construction à Amiens et Saint-Denis de la Réunion.
Conçu par l’architecte britannique Sir Norman Foster, l’équipement offre une capacité de 7 200 place, dont 5 500 assises. Cette vaste salle, destinée à des spectacles de variétés et de musiques françaises et internationales, doit également accueillir diverses manifestations culturelles et sportives.
Le concept de Zénith
En 1981, naît l’idée de concevoir une salle adaptée au rock et aux musiques populaires actuelles. Créé par D.Colling et D.Keravec, le concept de Zénith se concrétise avec la réalisation en 1983 du Zénith de Paris, par les architectes Philippe Chaix et Jean-Paul Morel. Ce bâtiment, situé dans le Parc de la Villette et logeant 6 000 places assises, fait figure de prototype. Le terme de « Zénith » devient alors une marque déposée, assortie de l’obligation de respecter un cahier des charges particulier qui fixe par exemple les dimensions de l’espace scénique et les équipements requis, les contraintes sur les accès. Il stipule notamment que la salle doit être « modulable » et « contenir au moins 3 000 places ». La capacité optimale est évaluée par une étude de marché établie spécifiquement pour chaque commune demandeuse. Les dépenses d’exploitation sont réduites, car la société de gestion, ne produisant pas de spectacles, limite son activité à la location de la salle.
Prise en compte environnementale
Saint-Etienne Métropole, maître d’ouvrage de l’opération, souhaitait la construction d’un « équipement phare pour l’agglomération stéphanoise », dans « un cadre hautement paysager ». Suite à un concours d’architecture, le projet de Foster est retenu pour son « acte architectural fort », sa « silhouette aérodynamique et son parvis en pente majestueuse» et ses qualités de « fonctionnalité ». Outre un traitement acoustique performant, le bâtiment fait l’objet d’une démarche environnementale. Notamment avec la conception d’une toiture monumentale, qui, couvrant la salle, le foyer et le parvis, est pourvue d’un ample auvent surplombant le parvis d’accueil. Habillée en sous-face de lames métalliques orientables, cette casquette captera les vents dominants et ventilera naturellement le volume intérieur. L’utilisation de la nappe souterraine permettra de diffuser de l’air sous les sièges, pour refroidir la salle. De plus, les eaux pluviales seront récupérées, par des tranchées drainantes, dans un bassin d’orage, afin d’en réguler les débits.
Une carapace blanche
Si la conception du Zénith a été élaborée par l’agence Foster, sa réalisation a été conduite par l’architecte local Dominique Berger. La difficulté majeure du projet a été « d’intégrer le boulevard existant dans le projet d’ensemble.» D’où la création, devant l’ouvrage, d’un grand parvis qui enjambe la double voie dissimulée dans un tunnel. En terme d’insertion dans le site, « l’immense toiture, inscrite dans le paysage, repose sur un socle en béton.» A l’image d’une carapace, cette toiture sera revêtue de plaques métalliques laquées blanches. L’auvent de 30 m de porte-à-faux sert de « grand capteur d’air » et de « brise-soleil » pour la façade vitrée sud. Quant à l’organisation spatiale des espaces intérieurs, elle s’inspire d’un amphithéâtre romain. En forme de coquillage, la salle comprend, au nord, une scène de 40 m d’ouverture devant laquelle se développent, vers le sud, des bandes rayonnantes de gradins en béton. Les spectateurs, tous assis à moins de 55 m de la scène, bénéficient d’une visibilité totale. A l’arrière, une cour de service facilite l’accès des camions. Le sous-sol, qui renferme le système de traitement d’air, est surmonté d’un niveau de locaux de stockage. Deux autres niveaux logent le secteur dédié aux artistes : foyer, loges, espace de restauration et sanitaires.
Une charpente en acier complexe
L’immense charpente en acier assemble quatre parties : la salle, la scène, la façade nord et l’auvent sud. La toiture de la salle se compose de 8 poutres treillis de 4 m de haut par 61 à 64 m de long, espacées de 4,20 à 10,20 m. Ces poutres reposent, du côté nord, sur une méga poutre en PRS (profilé reconstitué soudé) de 4 m de haut par 42,50 m de long, et du côté sud, sur un mur en béton. Pour la scène, la charpente comporte 4 poutres treillis de 24 m de long, situées en continuité de celles de la salle, à raison d’une sur deux. Elles s’appuient sur des poteaux, en façade nord, et sur la méga poutre, côté salle. La façade nord aligne des poteaux en profilés creux carrés (400 mm) de 20,50 m de hauteur, sur lesquels se greffent des profilés HEA, formant une façade brisée à deux pans. Ces derniers sont équipés de lisses recevant une paroi acoustique et un bardage. L’auvent sud est constitué de 10 consoles treillis de 22 à 34 m de long et 0,30 à 4 m de haut, prolongeant les poutres de la salle. Quant à la couverture, elle comprend des pannes (profilés IPE) supportant un plateau de bardage en acier, des panneaux d’isolation acoustique et des bacs extérieurs (Kalzip). En guise de finition, la périphérie du toit est habillée d’un tube rond (400 mm), signature revendiquée de l’architecte. Enfin, si la méga poutre pèse 5,5 tonnes, le poids total de la charpente s’élève à 900 tonnes.
Fiche technique
Maître d’ouvrage : Communauté d’agglomération de Saint-Etienne Métropole
Maître d’œuvre de conception : Foster and Partners, Norman Foster, architecte (Londres)
Maître d’œuvre d’opération : Cabinet Dominique Berger, architecte (Saint-Etienne)
Charpente métallique: Renaudat Centre Construction
BE charpente : Betom ingénierie / AEN
Surface utile : 10 000 m2
Coût des travaux : 33 M € HT (bâtiment) + 4,2 M € HT (aménagements extérieurs).
Photos du chantier
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Carole Maillard