Loïc Couton
Architecte et enseignant
Ecole d�architecture de Versailles
Je fais partie de ces architectes qui, au-delà de la conception, ont le souci de la matière, du produit fini.
J’aime appréhender un bâtiment dans toutes ses étapes,
sous toutes ses échelles, depuis les études préalables
jusqu’aux détails infimes de la construction. La culture
constructive doit alimenter la conception architecturale...[ Lire la suite ]
Un architecte ne doit pas livrer son imagination aux seules
griffes d'une informatique toujours plus performante. Il
est impératif qu’il ait un minimum de compétence
technique pour pouvoir alimenter, avec les ingénieurs, ses
projets, ses idées, surtout si elles sont innovantes. Il doit
aller à la rencontre de « ceux qui font les choses » :
industriels, constructeurs, artisans … C’est ainsi qu’il peut
comprendre ce qui est réalisable ou pas et que peuvent
naître, de deux approches complémentaires, des solutions
constructives nouvelles.
Dans mes cours d’architecture, j’ai le souci de donner aux
élèves une approche très concrète de la construction,
notamment au travers d'une connaissance intime des
matériaux. Le module acier que j’ai encadré cette année a
atteint ces objectifs, en grande partie grâce au soutien de
l’Otua.
Les organismes comme l’Otua jouent un rôle crucial dans le
rapprochement entre le monde de la construction, celui de
la conception et celui de la formation. Ils facilitent par leur
implication une approche audacieuse, réaliste et autonome
de l'art de construire, au sens le plus noble du terme.
L'acier est le matériau de la légèreté et de la transparence
par excellence. Il incarne l'efficacité autant qu'il participe
au renouvellement du langage architectural. Indéfiniment
recyclable, parfaitement adapté à la préfabrication, il
répond totalement au concept de "développement
durable". Mon enseignement met largement à profit ce
matériau incontournable, matière d’architecture associant
culture ancestrale et technologies de pointe.
Extrait Inf.Otua 20
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Philippe Darmayan
Président
Fédération française de l’acier (FFA)
En cette période de rentrée scolaire et universitaire, le sujet
de l’enseignement est d’une grande actualité.
L’enseignement de l’acier dans la construction est aussi un
axe clef de l’action menée par l’Otua, au sein de la FFA.
L’Otua poursuit à cet égard deux objectifs :
- donner envie aux jeunes d’aller vers les métiers de l’acier,
notamment dans la construction métallique ;
- renforcer le transfert des connaissances sur l’utilisation de
l’acier dans la construction, en diffusant des ouvrages et en
favorisant son enseignement....[ Lire la suite ]
La tâche est immense en raison du nombre et de la différence
des cibles. Il faut toucher en effet :
- les collégiens, leurs parents et leurs professeurs pour
favoriser une orientation vers les métiers de l’acier ;
- les étudiants en écoles d’ingénieurs, d’architecture, de design
industriel, d’architecture intérieure, ainsi que le corps professoral
pour que notre matériau et ses techniques d’utilisation soient
en bonne place dans les programmes enseignés.
La mission est rendue complexe par l’évolution des
techniques et des normes. C’est pourquoi l’Otua adapte ses
actions en fonction des objectifs visés :
- pour les jeunes qui sont dans le secondaire, l’Otua met
au point un « package » ludique avec l’Association Française
de Génie Civil. De même, il a réalisé un CD Rom pour
expliquer la fabrication et les applications de l’acier.
- pour les enseignants en BTS de Construction Métallique,
l’Otua travaille avec l’Association pour la Promotion de
l’Enseignement de la Construction Acier (APK) sur un ouvrage
destiné à faciliter la compréhension des Eurocodes.
- pour les architectes et les ingénieurs, l’Otua participe avec
les autres organismes européens de promotion (IPOS) à la
diffusion prochaine d’une collection complète de petits
ouvrages pour les aider à utiliser l’acier dans la construction.
- pour créer une émulation entre les étudiants, l’Otua organise
chaque année un concours national qui a mobilisé, en 2007,
plus d’une centaine d’étudiants en écoles d’architecture.
Et il reste encore beaucoup d’autres choses à faire en
fonction des moyens dont on dispose.
Tout cela est nécessaire si l’on veut que demain il y ait de
plus en plus d’acier utilisé dans la construction.
Extrait Inf.Otua 21
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Marc Landowski
Architecte et enseignant dans deux écoles d’architecture
Bordeaux & Paris
L’architecte est à la fois artiste et constructeur.
C’est la richesse du métier et l’acier la remet à
l’honneur.
Matériau d’excellence, l’acier trouve difficilement la place qu’il mérite dans la construction courante. Pourtant, il est un formidable support pour l’imagination et offre la possibilité de construire intelligemment, quand la structure porteuse d’un bâtiment ne se confond pas avec son enveloppe...[ Lire la suite ]
Il convient d’associer à la structure tous les matériaux exactement adaptés aux fonctions recherchées : laine pour l’isolation thermique et acoustique, plaques de plâtre pour la finition intérieure, matériaux souhaités pour la finition extérieure. Résultat : une construction performante et évolutive, des délais de construction courts, un chantier propre, qui se résume à un site de montage.
Aujourd’hui, malgré toutes ses qualités, ce système composite reste insuffisamment exploité. Il y a plusieurs raisons à cela. En France, la maîtrise d’ouvrage en général souffre d’un manque de culture et d’ouverture avéré, l’ensemble des acteurs de la maîtrise d'œuvre est insuffisamment informé et les entreprises de charpente métallique maîtrisant l’entité d’un bâtiment sont trop rares. Elles vendent essentiellement des structures plus ou moins savantes.
C’est donc l’une des missions des enseignants dans les écoles d’architecture que de former les étudiants à acquérir cette connaissance globale des constructions à structure acier : depuis la conception jusqu’à la réalisation, en passant par la maîtrise de la morphologie de ce type de construction. Les concours que l’Otua propose contribuent à cette vision d’ensemble.
L’acier revalorise le métier d’architecte, car il l’oblige à tout décider et dessiner dans les détails. Connaissant l’anatomie de son bâtiment, l’architecte peut orchestrer l’intervention des entreprises sur le chantier et redevenir maître complet de son oeuvre.
L’acier revalorise de même tous les métiers du bâtiment, notamment auprès des jeunes, en leur donnant une dimension technique attractive. Sans compter les qualités d’un chantier propre, sec, silencieux, lié à la HQE.
L’architecte est à la fois artiste et constructeur. C’est la richesse du métier et l’acier la remet à l’honneur.
Extrait Inf.Otua 16
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Jean-Michel Le Meur
Responsable de la filière Structures métalliques
IUFM de Créteil (membre de l’APK)
Pourquoi les jeunes aujourd’hui ne sont-ils
pas inspirés par l’acier ? Sûrement parce
que leur imaginaire est davantage empli
d’électronique, d’informatique, d’aéronautique,
de médias, de show-biz….
Autant de domaines extrêmement vastes dont ils n’ont qu’une idée floue, qui ne riment malheureusement pas toujours avec emploi, mais qui les font rêver...[ Lire la suite ]
La question est donc là. Comment faire rêver sur l’acier ? En l’associant à des images qui, elles, ont un fort pouvoir évocateur, comme le TGV, la fusée Ariane, le Queen Mary II, le Viaduc de Millau, les maisons d’architectes comme celle de la Villette, l’automobile… et même l’électronique, puisque que les alliages d’acier y ont leur place.
Une chose est sûre, par ailleurs : si on ne valorise pas suffisamment les avantages technico-économiques d’un matériau durant vos études, il y a peu de chances pour que vous y pensiez au moment de choisir un métier.
Nous avons donc un travail à mener sur plusieurs fronts :
- Faire en sorte que l’acier soit bien représenté dans les écoles, notamment dans l’enseignement supérieur, en incitant les formateurs à développer les avantages et les évolutions de ce matériau.
-
Rénover les programmes dans les filières d’enseignement de l’acier, qui ne correspondent plus forcément aux métiers sur lesquels elles débouchent en fin d’études.
-
Sensibiliser les enseignants de collèges aux avantages des filières d’enseignement technologique et professionnel, qui ne doivent pas être synonymes de voies de l’échec.
- Revaloriser les métiers de l’acier en communiquant à la fois sur les réalisations et applications prestigieuses et high-tech du matériau, et sur l’avenir assuré qu’ils garantissent.
Autant de chantiers de longue haleine dans lesquels quelques enseignants passionnés entendent continuer à s’investir, aux côtés de l’Otua, de l’APK, de l’Education Nationale et de tous les organismes professionnels rattachés à l’acier.
Extrait Inf.Otua 4 (pdf)
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André Montes
Inspecteur général de l’enseignement des sciences et
techniques industrielles - Ministère de l’Education Nationale
Force est de constater que les jeunes, notamment les filles, boudent les filières de sciences et techniques industrielles, largement méconnues.
Pour la branche Construction nous parvenons à remplir les classes, mais il y a tout de même un gros effort de communication à faire, principalement auprès des enseignants de 3ème et 4ème...[ Lire la suite ]
Car c’est là que se fait l’orientation des collégiens. Communication sur les débouchés de la construction, d’une part : sur ses milliers d’offres d’emplois, non délocalisables, pérennes, plutôt bien payés. Sur la promotion interne qu’elle favorise, par opposition aux secteurs industriels où le diplôme est roi.
Communication concrète, d’autre part. Il s’agit de donner à voir, à concevoir, de mettre les enfants en situation de produire. Cela signifie fournir aux enseignants des outils pédagogiques mais aussi des occasions de mettre ces outils à profit à travers des actions ponctuelles : construction collective d’ouvrages, concours, visites de chantier…
L’Otua travaille dans ce sens en concevant des outils bien faits : cédérom, vidéo, etc. Au-delà, on pourrait imaginer qu’il propose aux classes de 3ème des concours de réalisation d’un projet en acier, comme il le fait pour les écoles d’architecture. Pour l’Education Nationale, les organismes comme l’Otua sont précieux. Ils font le lien entre les enseignants et les professionnels, facilitent l’accès au monde des entreprises, permettant ainsi une meilleure connaissance mutuelle entre élèves, professeurs et industriels. Toute opportunité de rapprochement entre ces deux univers relativement étanches est bienvenue : rencontres locales, journées portes ouvertes (écoles et entreprises), stages …
Certaines entreprises de BTP accueillent par exemple un professeur pendant un an pour travailler au bureau d’études ou sur les chantiers. Quand il revient dans son établissement, il est imprégné de l’esprit d’entreprise, il peut en parler de façon concrète et précise, ce qui change tout pour lui-même et surtout pour les jeunes qu’il encadre.
Grâce à de telles initiatives, l’orientation vers nos filières cessera d’être une orientation par défaut. Et la construction – métallique notamment – deviendra un secteur attractif.
Extrait Inf.Otua 15
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Didier Prat
Inspecteur de l’Education Nationale
Chargé des secteurs de la mécanique et de la chaudronnerie
Notre TGV est sous les feux de la rampe, ces derniers temps. Mais au-delà du record de vitesse, a-t-on entendu parler des savoir-faire grâce auxquels cet exploit a été possible ?
Dans l’industrie, on médiatise les licenciements, les délocalisations… plus rarement les réalisations et les succès. La chaudronnerie et la mécanique, en particulier, souffrent d’un cruel déficit d’image et donc de vocations. Demandez à un jeune, et même à ses parents, de vous décrire le travail de chaudronnier...[ Lire la suite ]
Dans le meilleur des cas, il évoquera un homme tapant sur une tôle… certainement pas un technicien de pointe ou un ingénieur soudeur, maîtrisant de multiples techniques de découpe et d’assemblage, et travaillant pour l’aéronautique ou l’automobile. Nous avons en France des savoir-faire précieux, nous devons les préserver. Or les industries aujourd’hui ont d’énormes difficultés à recruter du personnel qualifié. Il y a donc urgence à réagir et ce dans plusieurs directions : Concevoir dès le collège des actions de communication ciblées, associant jeunes, professionnels et enseignants. Afin de montrer aux professeurs, aux jeunes et à leurs familles que les métiers industriels sont valorisants. Développer davantage les échanges entre écoles et entreprises, autour de projets concrets, comme le fait l’Otua. Le challenge techno-soudage acier en est un excellent exemple. Nous devons médiatiser ce type d’initiative, les encourager, les valoriser. Travailler sur l’adéquation entre les filières de formation et les filières d’emploi. Pour que les qualifications délivrées soient plus lisibles et correspondent mieux aux profils recherchés à l’embauche. Tout en restant dans les actions de terrain, faire de la valorisation de l’industrie une priorité politique. Il faudrait amplifier, par exemple, les synergies interministérielles (entre industrie et enseignement notamment). À nous tous, entreprises comprises, d’aller vers les jeunes, de leur parler de ces métiers dont ils ignorent tout, dans lesquels ils pourraient s’épanouir et qui seraient la clé de nombreux avenirs.
Extrait Inf.Otua 19
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Christophe Sapena
Responsable des relations industrielles et scientifiques
Institut supérieur de design (ISD) de Valenciennes
Des opérations du type “Acier Force neuf” sont utiles non seulement parce qu’elles familiarisent les étudiants avec le matériau, mais parce que l’œil neuf, le regard décalé des designers sont susceptibles de déboucher sur des exploitations inédites de l’acier.
Il y a maintenant deux ans que l’ISD est partenaire de l’Otua dans le cadre “d’ Acier Force Neuf”. D’autres organismes ou industriels nous proposent des projets, des concours, pour promouvoir l’utilisation de leur matériau. Mais aucun n’offre une démarche d’accompagnement aussi approfondie...[ Lire la suite ]
L’Otua fournit à la fois des supports pédagogiques bien faits (cassettes, expo, CD-Rom…), une expertise technique (via ses conférences, notamment) et une approche concrète de la mise en oeuvre du matériau par des visites d’usines. Les thèmes de travail sont définis collégialement avec l‘ ISD. Cette année, les élèves ont planché sur “l’acier et le développement durable”. Cela a donné lieu à des réalisations pertinentes et a permis aux élèves de découvrir le matériau sous un jour qu’ils ne connaissaient pas. Pour eux, l’acier évoquait un univers “sale, bruyant, polluant”… Ce travail a mis en évidence sa dimension recyclable, légère, high tech. Sa capacité à remplir une fonction avec une économie de matière, ce qui est le propre du design bien compris. Ce projet a aussi amené les étudiants à réfléchir à ce qu’est l’écodesign, à l’impact environnemental d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie. Le problème de l’acier, c’est son image. On a de lui une perception floue. Les sidérurgistes devraient communiquer davantage auprès du grand public et des prescripteurs sur ses atouts, la diversité de ses applications. Pour qu’on l’identifie mieux, qu’on le différencie du,“métal en général”, qu’on l’associe à matériau vert. Il faudrait également mettre en valeur son intemporalité. Des opérations du type “Acier Force neuf” sont utiles non seulement parce qu’elles familiarisent les étudiants avec le matériau, mais parce que l’œil neuf, le regard décalé des designers sont susceptibles de déboucher sur des exploitations inédites de l’acier. Idéal pour moderniser une image et l’ancrer dans notre quotidien.
Extrait Inf.Otua 11 (pdf)
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